Les études sur la question sont rares en langue française. Les symboles sont assez connus car ils puisent leur sens dans un usage immémorial. Néanmoins, les symboles, étudiés de près, apparaissent assez déroutants. La balance est le symbole qui s’attache le mieux à la justice et c’est le plus ancien car il existait déjà sous l’Antiquité.
Le glaive et le bandeau apparaissent respectivement aux 13ème et 15ème siècles.
La balance d’abord portée à main droite le sera à main gauche après l’apparition du glaive. La présence de la balance peut s’expliquer par l’idée d’égalité, d’équité mais l’histoire de l’instrument confrontée à celle de la justice ne plaide pas en faveur d’une équivalence si évidente.
Avant que la balance se rattache à la justice, elle existait dans l’Egypte pré pharaonique (environ 7000 av JC). C’est un instrument de portage utilisé par l’homme qui répartit la masse à transporter sur ses deux épaules. C’est un instrument de travail, de servitude presque, pratique mais contraignant.
Il faut attendre environ 5000 ans pour que les papyrus livrent un usage différent de la balance. Vers 2500 av JC, dans l’ancien empire égyptien, la balance est l’instrument pour la pesée des âmes. Osiris préside cette cérémonie : sur un plateau est posé le cœur du défunt et sur l’autre une plume, idéogramme de Mâat, déesse de la justice. Si le cœur du défunt a le poids de la plume, le défunt est sauvé et si son cœur est plus lourd, il est condamné.